Milieu des années 80, un mercredi après-midi de juin, un garçon, déjà haut perché pour ses 11 ans, participe à un tournoi multisports organisé par la municipalité de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Le gamin, né au Cameroun et plutôt footeux, s'est distingué dans les mini-compétitions de la journée. A la fin, il est approché par Stéphane, fils d'un dirigeant du club local de rugby, qui lui propose, pour la rentrée suivante, de venir s'essayer au rugby. «Hum, pourquoi pas.» Le gamin réfrène son enthousiasme. «Je me suis dit que jamais je ne le verrai débarquer au club», se souvient Yves Zubiarrain, dirigeant du CS Clichy. Il s'en mord encore la langue aujourd'hui. Car, début septembre, à la reprise des entraînements, Serge Betsen est arrivé tranquillement sur le terrain Georges-Racine. Pour ne plus jamais manquer un entraînement. Durant toute sa carrière, le flanker dévastateur n'aura connu que deux clubs : Clichy-la-Garenne et le Biarritz olympique Pays basque. Deux équipes dont les maillots, curieusement, affichent les mêmes couleurs : rouge et blanc.
Opposition. Son petit accent basque est trompeur. Car c'est bien sur les terrains franciliens, tous les mercredis après-midi, que «la faucheuse», surnom à l'appellation d'origine contrôlée par ses adversaires, a appris à faire ce qu'il fait certainement le mieux et pour quoi il a été élu meilleur joueur du monde en 2002 : plaquer, encore et toujours. «Tous nos gars jouent ainsi ! explique Yves Zubiarrain. A l'époque de Serge