Rome de notre correspondant
De très timides applaudissements pour le sélectionneur national, Marcello Lippi. Des huées et des insultes pour Gianluigi Buffon, gardien de la Juventus de Turin et des Azzurri. Hier, pour son premier jour de stage d'avant Mondial dans son camp d'entraînement de Coverciano, en Toscane, l'équipe d'Italie a été rattrapée par l'énorme scandale qui submerge actuellement le monde du calcio.
Entendu pendant trois heures, vendredi dernier, par le parquet de Naples, Marcello Lippi est notamment sur la sellette, certains n'hésitant plus à réclamer publiquement sa tête. Non seulement parce qu'il a été l'entraîneur de la Juventus pendant huit ans aux côtés de l'inculpé numéro 1, le directeur général du club Luciano Moggi selon les magistrats, il est à la tête d'une véritable organisation criminelle pour truquer le championnat , mais aussi parce que son fils, Davide Lippi, est l'un des dirigeants de la GEA avec Alessandro Moggi, le fils de Luciano. Cette société gère la carrière de plus de 200 joueurs et est accusée d'avoir faussé la concurrence sur le marché des transferts.
«Jeu de massacre». Pour nombre de tifosi, qui se fondent sur des écoutes téléphoniques publiées par la presse, Marcello Lippi est soupçonné d'avoir cédé aux pressions et sélectionné certains joueurs de la GEA. «L'action de Moggi sur l'équipe nationale s'est manifestée également grâce à une certaine subordination de Lippi», ont d'ailleurs indiqué les magistrats. «Il ne peut plus rester sél