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Libération

San Isidro, priez pour nous

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A la feria madrilène, au milieu des déconvenues, de belles faenas de Ponce et d'El Cid.
publié le 25 mai 2006 à 21h20

C'était trop beau. Après le brillant départ de la première semaine, le feuilleton San Isidro est tombé dans la médiocrité. Au désastre de la corrida des Fuente Ymbro du lundi 15 ont succédé une novillada insipide le 16, et un naufrage le lendemain : celui des toros de Nuñez del Cuvillo et de leurs remplaçants, tous éteints après la pique.

Dans le noir, Cesar Rincón s'applique à faire semblant de chercher l'interrupteur, et Morante de la Puebla reste dans son coin en tirant la gueule. Il pense, comme le Prince de Ligne, que le travail tue le naturel et offense la liberté. Seul Serafín Marín met in extremis un peu de lumière avec un boulot bien tracé face à Cambembo, le seul toro qui a tenu plus de cinq minutes dans sa muleta. Morante aura le mot qu'il faut pour qualifier ses adversaires : «informal».

Récité par coeur.

Jeudi 18, démonstration de tauromachie médiocre : deux écoles. L'école Dávila Miura : être toujours en mouvement, faire de la poussière, ne pas comprendre le rythme du toro, se faire torchonner la muleta, donner des défauts, subir les charges sans les provoquer. Camarito de Baltasar Iban, le seul potable de la bande, méritait mieux. A Dávila Miura, il faudrait lui scier les pieds. Ecole Salvador Cortés : mettre les formes pour rien. Fumador d'Ana Bohorquez est un toro ardent et qui répète ses attaques. Doux Jésus, un toro avec du jeu ! Cortés le fait bien venir de loin, l'accroche comme il faut à sa muleta, s'accorde même parfois avec sa vélocité, mais ses passes n