Tignes (Savoie) envoyé spécial
Que faut-il retenir de la semaine des Bleus, qui se sont extirpés vendredi de leur bunker de Tignes pour disputer samedi soir, au Stade de France (Saint-Denis), une partie amicale face au Mexique ? Une image extraordinaire, qui vaut bien celle des Bleus de 2000 se refusant à quitter la pelouse du Kuip de Rotterdam pour faire durer leur titre de champions d'Europe : Fabien Barthez sur son scooter des neiges.
Kakou. L'attaquant de Manchester United, Louis Saha, a eu beau trouver l'affaire «exagérément gonflée par la presse», on ne parvient pas à s'enlever cette image de la tête. On ne s'y fait pas. Les Bleus avaient passé la nuit précédente dans la salle commune d'un restaurant d'altitude, entre une coinche ou un poker et deux coups de fil le portable a vite repris ses droits passés à la famille restée en contrebas. Le mercredi matin, Barthez est levé à 6 h 30 : il est le premier prêt pour l'ascension du glacier de la Grande Motte. Lilian Thuram raconte le reste : «Cette nuit, là-haut, c'était une très bonne chose. Moi, je n'avais jamais campé de ma vie. J'étais encordé avec Eric Abidal, Fabien Barthez et Thierry Marzalec [le responsable vidéo des Bleus, ndlr]. On avançait mais bon, pas assez vite à mon goût. Fabien nous ralentissait. Après 30 minutes, il s'est plaint du mollet gauche. Je lui dis : "Ecoute, c'est préférable que tu t'arrêtes là." Ça m'arrangeait pour notre allure. Quand il s'est arrêté, c'était un soulagement pour nous.»
Et voilà