Les spectateurs de rugby à XV ont leurs ttuns ttuns (1), le public du «7», des foulards bleus, blancs ou rouges qu'ils font tourner au-dessus de leurs têtes. Pas le même niveau de décibels. Pas non plus le même nombre de supporteurs. «C'est un peu décevant, reconnaît Rida Jaouher, arrière de l'équipe de France et quinziste à Montauban ; même si, en France, on fait encore avec les moyens du bord, le 7 ne devrait pas rester aussi confidentiel.» Entre le week-end prolongé, la fête des Mères, un match amical de foot contre le Mexique et le début des Internationaux de tennis de Roland-Garros, le Paris Sevens, septième étape du circuit mondial, qui s'est déroulé ce week-end au stade Charléty, a toutefois réussi à trouver son public... restreint.
Enjambées. Un tournoi de rugby à 7 fonctionne comme le journal télévisé de 20 heures. Succession de reportages d'un côté, rafale de matchs de l'autre. Le spectateur a-t-il le malheur de s'absenter du canapé un court instant pendant un reportage sur l'Afghanistan que, réinstallé devant l'écran, il se retrouve englué dans les bouchons de l'A13 avec les retours de week-end en Normandie. Mêmes distances parcourues au Paris Sevens, le supporteur abandonne-t-il son strapontin cinq minutes pendant Fidji-Canada que, de retour, il se surprend à vibrer pour Australie-Tunisie. La partie de 14 minutes terminée, les joueurs décampent vite fait, replient trousses de secours et maillots de rechange, pour laisser leur place encore chaude à l'équipe suivant