Le plus jeune torero au monde est mexicain. Il mesure 1,30 m, il a 9 ans. Il vient d'Aguascalientes et s'appelle Rafita Mirabal. Il a toréé pour la première fois en public et en habit de lumière dans la Monumental de Pachuca (état de Hidalgo) le 5 juin 2005. Il a coupé une oreille et laissé le public baba. Rafita ne tue pas les becerros de 200 kilos et aussi hauts que lui qu'il affronte. Parce qu'il n'a pas la force physique pour porter le coup d'épée et tuer. Il blesserait seulement le veau et, selon son apoderado, José San Martín, «ce serait désagréable pour le public d'enfants et familial qui vient le voir». Un nombreux public. Selon José San Martín, Rafita «est un aimant à spectateurs». Il est aussi une star. Même Eloy Cavazos, idole des aficionados mexicains, lui demande des autographes, et César Rincón, son modèle, lui a offert une cape et une muleta.
Rafita «le petit géant», ou el niño maravilla, comme on le surnomme au Mexique, est connu dans le monde entier. En Norvège, au Brésil, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Indonésie, en Suède, en Espagne, en Argentine, la presse a consacré des articles à «il bimbo torero», comme le désignent les journaux italiens. On lui propose des corridas dans le sud des Etats-Unis. On l'interviewe : c'est dur d'être torero ? «Être président de la République est plus facile. Il suffit de tromper les gens pour leur voler leur argent. Etre torero est plus compliqué parce que ça se fonde sur la vérité.» En avril, les images du vol plané que lu