En 1993, juste avant Roland-Garros, Libération livrait un petit inventaire de la relève du tennis mondial : parmi les prodiges annoncés, se trouvaient Martina Hingis, 12 ans à l'époque, Anna Kournikova, 11 ans, et déjà les soeurs Williams. Chez les hommes étaient évoqués Nicolas Escudé, et surtout un certain David Skoch, Tchécoslovaque. «Cogneur de 15 ans dont l'imposant entourage affirme qu'il a la main de Leconte. Champion junior de Wimbledon en 1992, champion d'Europe cadets la même année», était-il écrit sous une photo d'un gamin à l'air déterminé et à la coupe de cheveux à la Jimmy Connors.
«Rien à perdre». Treize ans après, la plupart des prophéties se sont réalisées. Hingis a eu le temps de régner sur le tennis féminin, de partir en retraite, et de revenir. On fête cette année son grand retour, ici à Paris. Les soeurs Williams ont eu le temps de tout rafler puis de se lasser un peu du tennis. Escudé vient de mettre un terme à sa carrière, la faute à un physique de cristal. Et Skoch alors ? Son record de précocité pour un vainqueur du tournoi junior de Wimbledon demeure. Et lui, où est-il ? Joueur disparu dans l'anonymat. Il est là, pourtant, à Roland-Garros, où il s'aligne en double. Hier, devant les quarante spectateurs du court n° 14, il a passé pour la première fois de sa carrière un tour sur la terre parisienne, en battant (par abandon) la paire suédoise Soderling-Landsberg aux côtés de son compatriote Hernych. Depuis 2001, Skoch ne joue plus qu'en double. En avril