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Libération
Interview

«Le pilier, c'est la fondation de la maison»

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publié le 3 juin 2006 à 21h41

La légende encalminée veut que les meilleurs soient basques, chanteurs, amateurs de vins charpentés et de cochonnaille. Ces piliers poussaient comme des mules en faisant han ! han ! Cette lignée a été menacée au milieu des années 90, quand Néo-Zélandais et Australiens ont adapté ce poste à de nouvelles règles où la libération rapide de la balle était une donnée du spectacle que devaient livrer les championnats de l'hémisphère Sud. «Certains étaient partisans de ne plus pousser en mêlée. Heureusement, ils en sont revenus», estime Sylvain Marconnet, 30 ans, pilier de l'équipe de France (63 sélections) et du Stade français, qui ne chante pas. Sa génération a été confrontée à une complexification du poste où le combat, la force, ont repris leurs prérogatives, tout en imposant désormais au joueur de bien se comporter aux quatre coins du terrain.

Quand Marconnet arrive au Stade français, en 1997, il entre dans le service du docteur Simon. Autant dire chez «un précurseur, bon sur ses bases, qui intervenait finement. Il faisait la jonction entre une génération et une autre. On est sortis d'un rôle statique pour aller vers la lumière». On mettait des mots sur une gestuelle qui allait de la baffe à l'étouffée à la passe sur un pas au milieu des trois-quarts. Quelques essais en bout de ligne plus tard, pour Serge Simon, Marconnet est devenu le prototype du pilier «moderne». «Quoique Armary, Paparemborde, Bénézech, Califano, étaient déjà des manieurs de ballons.»

Caste. Venu de Grenoble,