u lendemain de la victoire de Gaël Monfils contre le Belge Dick Norman, le quotidien espagnol El Mundo titrait en pages sports : «La France croit en la réincarnation.» C'est un résumé de ce que vit Gaël Monfils (qui sera numéro 1 français après Roland-Garros), 19 ans, avec sur le dos le fardeau de devoir être le nouveau Yannick Noah. Du coup, dans le sillage de Richard Gasquet qui avait dit il y a quelques jours son ras-le-bol de devoir supporter les attentes de la presse et les procès pour inconstance, Monfils a profité, hier, de sa victoire contre James Blake, pour défourailler contre les gens qui parlent sans savoir : «La dernière fois, j'allume Infosports (chaîne de télé sportive, ndlr). Je vois qu'il y a des débats sur le tennis et que certaines personnes viennent sur le plateau débattre sur nous, alors qu'elles ne nous connaissent pas du tout, et se permettent de dire des choses qui n'ont rien à voir. Les jeunes sont irréguliers, Richard est blessé, Untel n'est pas assez fort, Monfils ceci... Sachant que la même personne, deux jours après, elle t'applaudit comme un con sur le central. Peut-être que je rallumerai la télé à la fin du tournoi pour voir un peu ce qui se passe.» Dans la colère du joueur, il y a sans doute pas mal de frustrations liées à une saison erratique, qui a un peu désarçonné Thierry Champion, l'entraîneur du joueur.
Rancoeur. En fait, Monfils est arrivé à Roland-Garros avec quelques doutes et une pincée de rancoeur. Les deux premiers tours passés n'on