Jouer sur Philippe-Chatrier contre un Français est toujours une expérience particulière. Elle survenait hier à Ivan Ljubicic opposé à Julien Benneteau. C'était le premier match sur ce court pour le numéro 4 mondial. Comme le Croate n'avait affronté jusqu'à présent que d'autres étrangers comme lui (deux Argentins et deux Espagnols), il n'avait pas eu droit au court phare. Remarquons d'ailleurs que David Nalbandian, troisième mondial, est lui aussi arrivé en demi-finale avec un seul match sur le Philippe-Chatrier, au deuxième tour, contre Richard Gasquet. On ne pourra pas dire que la programmation n'a pas tout fait pour les Français, dussent les étrangers en pâtir.
Contestation. D'entrée, chaque point marqué par Benneteau fut donc acclamé, quelle que fût la manière dont il le remportait. Rien à dire à cela, c'est la règle du jeu de Roland-Garros. D'autant que personne n'attendait le Français là et que les circonstances ne lui avaient pas été défavorables pour arriver jusqu'en quart, puisque, pour y parvenir, il battit entre autres le Chypriote Marcos Baghdatis mal réveillé en cinq sets, le Tchèque Radek Stepanek au bord du malaise en quatre et Alberto Martin en un seul (l'Espagnol, lâché par son épaule, abandonna dans la première manche). L'enthousiasme du public dès le premier point venait peut-être aussi d'une sorte de méfiance en son héraut, de ce que le score, à 0-0, était encore équilibré et qu'un tel suspense risquait de ne pas durer longtemps. Mais tous les premiers jeux