Nîmes envoyé spécial
Denis Loré a une réputation. Celle d'être un solide torero poursuivi par la scoumoune. Son copain Néné Maccari, champion de boules, le confirme avant la course : «Denis, il est greffé sur un concombre.» Illustration mercredi 31 mai, où souffle un vent froid à décorner la Camargue. Au tirage au sort, Loré s'est vu attribuer le Yonnet le plus venimeux d'un lot qui avait du caractère, mais pas de classe. Tarvos attaque par rafales et se retourne comme un tigre. Loré ne se dégonfle pas et parvient par moments à s'imposer aux deux bourrasques. Faena intense, au bord de la rupture. Mais lui qui est un excellent tueur de toros rate les estocades. Son second adversaire l'attrape salement à la sortie d'un quite par navarras. Le vent l'a découvert. C'est le vent qui l'encorne : 15 cm en haut de la cuisse droite. Son contrat du lendemain à Nîmes est foutu, comme celui du dimanche à Vic-Fezensac.
Transi.
Swan Soto récupère le toro. Sa tauromachie est exacte mais trop chuchotée pour réchauffer un public transi de froid. Julien Lescarret étonne avec deux Yonnet nobles. Il ne s'en laisse pas conter, oublie la météo, réussit à toréer relâché, perd les oreilles avec des estocades ratées.
Jeudi. João Folque de Mendoça, propriétaire des toros de Palha et descendant de Louis XIV, le clame royalement : il n'élève pas des toros pour la consommation des figuras mais pour le public. Jeudi, personne ne trouve son compte. Les Palha n'ont ni race ni quartiers de noblesse. Le bon peupl