Le deuxième vendredi est le jour des demi-finales hommes qui se succèdent sur le Philippe-Chatrier. C'est d'habitude un long après-midi. Ce sont Roger Federer et David Nalbandian qui commençaient. Au bout d'une demi-heure, l'Argentin avait gagné le premier set 6-3, double break, et même les fervents d'une finale entre le Suisse et Rafael Nadal devaient admettre que ce n'était pas volé. Le match n'était pas celui qu'on prévoyait. Federer accumulait les fautes et Nalbandian remporta le set en jouant très bien mais sans avoir gagné un seul point au filet. Dix minutes plus tard, l'Argentin menait 3-0 dans le deuxième set. Le Suisse explosait sur son revers, envoyant la balle n'importe où, au point que ça ressemblait à une blague. On le sentait dans l'état d'esprit d'un centième mondial jouant contre un Federer dans sa forme habituelle pas trop bien, quoi. On comprenait bien que ça ne pouvait pas durer. Mais ça durait
«Les années squash». Dix nouvelles minutes plus tard, cependant, le Suisse était revenu à 3-3. Il se débrouillait mieux avec son revers et son coup droit ne l'avait pas lâché. Le premier point du septième jeu fut étonnant, Federer finissant par le remporter sur un coup extraordinaire, suscitant à la fois les acclamations du public et les applaudissements plus discrets de Nalbandian. «Les années squash avec mon père, cela finit par payer», commenta le Suisse en riant après le match. L'Argentin, qui commençait à servir moins fort, perdait encore ce jeu, le quatrième