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Libération

Bienfaisance et arrière-pensées

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La corrida de Beneficencia n'est plus le sommet de la saison, mais garde un cachet officiel.
publié le 15 juin 2006 à 21h26

Les vieux aficionados le rabâchent. «Trois jeudis brillent plus que le soleil. Le jeudi saint, celui du Corpus (la Fête-Dieu, ndlr), et celui de la corrida de Beneficencia.» Sauf que cette année, la Bienfaisance s'est donnée mercredi. C'est peut-être pour ça que ça a vraiment merdé et sous les yeux, protocolairement impassibles, du prince des Asturies Felipe, futur roi, et de Letizia, future reine, ex-présentatrice du journal télévisé. L'éleveur de Jandilla, l'élevage prévu, a d'abord vu les vétérinaires de Las Ventas refuser une dizaine de ses toros. Pas le format. Trois ont finalement été acceptés et le lot a été complété par trois toros de Valdefresno. Trois toros seront changés pendant la course où, à l'issue de trois heures interminables, auront défilé, sous les cris et les protestations, des bestioles plus médiocres les unes que les autres de quatre élevages différents.

Devant des adversaires impotents et sans race, Rincón et Castella ne pourront rien faire. Castella qui voulait tant triompher à Madrid et qui a quelque légitimité à y prétendre quittera la piste en sabrant l'air de colère et de déception. El Cid a eu le meilleur lot. Il s'impliquera peu devant Langostino de Valdefresno, et finira brillamment de la droite devant le noble et lent Malaguetto une faena commencée sans trop se mouiller. Il ratera l'estocade, air connu, et perdra une, voire deux oreilles.

La presse taurine du lendemain est tombée à bras raccourcis sur ce «désastre ganadero», sur ce «bâclage», en