Professeur de sport et ancien entraîneur de Festina, Antoine Vayer dirige AlternatiV, une cellule de recherche sur la performance, à Laval (Mayenne). Il chronique le Tour pour Libération.
Réjouissons-nous : la légalisation du dopage est en marche. Autre bonne nouvelle : le Tour 2006 va partir malgré les quelques «verrues» brûlées par les révélations de la Guardia Civil, qui a mis au jour un trafic sanguin dans un peloton. Rien n'y a fait. Le Tour 2006 va partir ! Avec David Millar, qui cristallise la crédibilité du repentir des «EPOïnomanes»; avec Tom Boonen, champion du monde volant; avec Alejandro Valverde. Le Tour va partir avec l'Américain Floyd Landis, avec Evans le vététiste australien, avec notre Christophe Moreau national. Que va-t-il se passer lors du prologue, malgré toutes ces «péripéties» ? Sur les 7 kilomètres, certains coureurs vont développer une puissance équivalente à presque un cheval-vapeur, et nous rapprocher des 55 kilomètres/heure.
Cette coupe claire dans le peloton ne change pas grand-chose. Chacun de nous n'est pas dupe de ce qui passe dans le vélo. On l'approuve à demi-mot en feignant d'être outragés. Mais, au fond, on meurt d'envie de choisir le mal. Pour notre moral de juillet et contre la morale du sport. Comment résister au bon sens populaire ?
1) : «C'est un problème de société, tout le monde en prend, pourquoi seuls les cyclistes n'auraient pas le droit ?»
2): «Tous dopés, mais à dopage égal c'est bien le meilleur champion qui gagne.» 3): «Impossib