Strasbourg envoyé spécial
Vincent Lavenu est le directeur sportif d'AG2R, seule équipe française touchée par l'affaire des transfusions sanguines, «Opération Puerto». La veille du départ du Tour, il a exclu son leader, l'Espagnol Francisco Mancebo, quatrième l'an passé. Dernier avatar de la carrière d'un homme qui a toujours eu en tête de créer sa propre formation. Ce qu'il parvint à faire il y a une quinzaine d'années.
Quelles sont les difficultés inhérentes à la construction d'une équipe de vélo ?
C'est fragile. Nous dépendons à 100 % de nos partenaires. Et fragile aussi à cause des affaires de dopage.Il faut prouver au quotidien que nous luttons contre le dopage, même si celui-ci existe. Il faut démontrer notre bonne foi. Parfois, il y a des problèmes...
Intégrer des coureurs étrangers performants, c'est obligatoire ?
Vous pouvez développer un concept de petite équipe jeune, former des coureurs, ce qu'on a fait au départ avec Chazal [ancien nom d'AG2R, ndlr]. Au fil des ans, l'ambition est là. On pense découvrir des talents. J'ai découvert Jan Kirsipuu, j'ai vu que ça allait être un super. Il est Estonien, mais il a grandi avec l'équipe. Ensuite, on a l'ambition d'être au Tour de France, parce qu'il est difficile d'envisager la course sans participer au Tour. On peut, bien sûr, mais les ambitions sont limitées. Et le Tour de France, c'est une grosse équipe, un gros budget. Si on n'est pas en mesure de disputer le Tour, en France, on n'a plus de raison d'exister. C'est a