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Libération

La chute des corps.

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L'étape remportée par l'Allemand Kessler a été marquée par nombre d'incidents de course. Le Français Casar a heurté un spectateur et l'Espagnol Valverde a abandonné sur fracture.
publié le 5 juillet 2006 à 21h51

Valkenbourg envoyé spécial

La troisième étape est revenue hier au puissant coureur de la T-Mobile, Matthias Kessler, tout juste 27 ans, qui a résisté au retour d'un peloton pourtant complètement lessivé par les 216 kilomètres du jour. Dans l'ascension du Cauberg (3e catégorie), une bosse à vous faire sauter le coeur, placé à 2 kilomètres de la ligne, Kessler, au pied de la difficulté, s'échappe en compagnie de Philippe Gilbert (Française des jeux). Le Wallon n'insiste pas face au coup de pédale tout en force de Kessler. On se souvient que ce dernier s'était fait déborder à 50 mètres de la ligne, la veille, à Esch-sur-Alzette, par un peloton avec la bave aux lèvres qui avait rompu sa laisse au dernier kilomètre. Cette fois-ci, Kessler a achevé ce qu'il avait commencé : «J'ai tout donné encore une fois, mais j'ai senti que le peloton ne pouvait plus rouler à bloc comme la veille et j'en ai profité.» Toute l'âme de ce garçon est ramassée dans cette phrase. Fallait pas non plus s'attendre à une poésie de Schiller. Le vélo, c'est pas romantique du tout. En revanche, pour son copain Ullrich, on peut raisonnablement évoquer Goethe. Jan Ullrich, c'est Faust : un contrat avec le diable signé avec son propre sang contre une victoire dans le Tour. Hélas, on sait depuis vendredi dernier ce qu'il en advint.

«Pas s'emballer». Au général, Hushovd perd son maillot jaune au profit de Tom Boonen (Quick Step), quatrième de l'étape : «Hé, faut pas s'emballer, a-t-il prévenu d'emblée