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Libération

Sous le fer du Scamandre

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Olivier Riboulet s'est battu contre le sort pour bâtir un élevage français qui fait parler de lui.
publié le 6 juillet 2006 à 21h52

Longtemps éloignés de la scène, les toros du Scamandre ont fait un sacré retour. Samedi 17 juin à Vauvert dans le Gard, le novillo Langostino a remporté le prix de la novillada concours. Commentaire d'Olivier Riboulet, ganadero du Scamandre : «ça a été un bon toro, pas un grand toro. A la première pique, il est venu de loin et a poussé énormément. A la seconde, il est venu de plus près, a poussé aussi fort, a coincé le cheval contre les planches et donc n'a plus pu le faire bouger. Je crois que ça l'a un peu découragé. A la troisième pique, la vue d'un péon lui a donné le prétexte de sortir seul du cheval. A la muleta, il m'a plu. Il avait des attaques longues et répétées, prenait la passe jusqu'au bout avec dans son démarrage cette sorte de violence qu'on trouve chez certains toros de Valdefresno.»

Normal. Langostino est d'origine Valdefresno. Ceux qui connaissent leurs classiques diront donc que c'est un Atanasio Fernandez ascendant Lisardo Sanchez. Dire Lisardo Sanchez, c'est dire la terre, les troupeaux, les foirails, le campo charro de Salamanque. Cependant, le campo charro a dû sembler trop petit pour Lisardo Sanchez, qui se taillera un empire dans les chênes-lièges près de Badajoz : 10 000 hectares, 10 000 cochons, des vaches, des brebis, 20 000 figuiers, 50 000 oliviers et, à partir des années 50, des toros bravos, race Conde de la Corte. La considération. On a fini par donner du Don à ce Lisardo qui se vantait d'être né dans un grenier à foi