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Libération

«Merde! On va encore parler d'un sport à plusieurs vitesses»

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publié le 10 juillet 2006 à 21h55

Professeur de sport et ancien entraîneur de Festina, Antoine Vayer dirige AlternatiV, une cellule de recherche sur la performance, à Laval (Mayenne). Il chronique le Tour pour Libération.

A quand et à qui le 42 km/h, record de vitesse moyenne sur le Tour que détient Armstrong depuis l'an passé ? C'est la question que se posaient en juin quelques magazines spécialisés, avec à l'appui les arguments habituels de l'imposture intellectuelle. Comment ? Ben, comme d'hab : en minimisant les fantastiques effets du doping sur les performances et en accordant des vertus magiques à des techniques d'entraînement qu'on aurait optimisées. Les toubibs, réels vainqueurs des Tours depuis 1991 : Sabino pour Miguel, Luigi pour Bjarne et Jan, Michele pour Lance, savent que c'est durant le sommeil que se font les réelles adaptations biofonctionnelles grâce à l'action des produits. La pharmacie seule peut octroyer de monstrueuses VO2max à 95 mml/mn/kg et d'impensables index de rendement de 26 % qui résolvent les équations des records. Que nous oppose-t-on ? Que la race humaine fait des progrès insensés. Dès lors, il ne faut pas s'étonner que la mâchoire de l'homme pousse, sans hormones de croissance. Que la DDE serait responsable de ces vitesses grâce à un macadam de velours qui réduirait les forces de frottement des roues. Que les tests en soufflerie auraient métamorphosé les coureurs en suppositoires géants pénétrant des trous d'air. D'où ces moyennes «naturellement» élevées. Ou encore que le mat