Dax envoyé spécial
A 30 ans, Florent Brard joue des expressions comme des braquets et a conservé la chaleur du débutant qu'il allie à la conscience mesurée de sa condition de coureur professionnel. Il possède l'élégance des coureurs aux modestes objectifs. «Mon père travaillait chez Michelin et il courait le jour de ma naissance. Ma mère était aussi chez Michelin et elle n'a jamais eu un arrêt de travail à part ses deux grossesses. Mon père ne m'a lâché sur un vélo qu'à 13 ans. Depuis, j'ai toujours voulu faire du vélo.» Mais le gamin ne refaisait pas les sprints autour de son pâté de maison, et même avait arrêté sa carrière à peine entamée pour passer le bac. «J'ai bossé un petit peu, puis je me suis dit, finalement, le vélo ce n'est pas mal.»
Pour sa faculté à décrire les petits riens, il est maillot jaune. Il tient une petite chronique dans l'Humanité où il raconte les tracas du cycliste de juillet. Il y va de ses commentaires sur la parenthèse sexuelle («Durant les premières étapes, j'y pense encore, [ça] me turlupine, mais ensuite [ça] va en déclinant»), donne sa recette du «comment faire ses besoins dans le fossé quand on est pris de dysenterie», détaille l'art de faire pipi avec un cuissard sans stopper et compare les picotements de la cire chaude à ceux de la cire froide lors des épilations.
Recettes maison. Brard court pour la Caisse d'épargne-Illes Balears et est champion de France classique. Ce qui inclut dans la culture générale, celle d