Céret (Pyrénées-Orientales) envoyé spécial
Le peintre Vincent Bioulès expose au musée d'Art moderne de Céret des toiles anciennes et récentes. Il dit qu'il est arrivé à un âge «où il est plus facile de se retourner sur sa propre vie». Samedi à Céret, les toros des frères Tardieu regardaient aussi derrière eux. Ils se retournaient vite. Les toros qui se retournent vite génèrent une tauromachie de jambes. Les aficionados toristas, dont Céret est un sanctuaire, goûtent la tauromachie de jambes. Les toros ne se laissent pas faire et justifient leur titre : toros de combat. Les toreros esquivent, patinent, se replacent et font plus de poussière que l'Ecclésiaste. Les figuras ne font pas de poussière, et la seule patine qu'elles connaissent est celle de l'esthétisme parfois caramélisé de leur toreo. Les figuras ne viennent pas à Céret. Les aficionados toristas de l'Adac, organisateurs de la feria, menacent tout simplement de «congeler et de mettre au court-bouillon tous les analphabètes toreristas».
Stoïcisme. A Céret, l'esthétique taurine, accusée de fonder sa posture sur l'imposture, est objet de sarcasmes et, de toute façon, les toros y sont trop poussiéreux. Samedi, le paso doble de Pascal Comelade interprété par la Cobla Mil.lenaria avait la gravité allègre, à la différence des toros de Tardieu, très armés, solides, charpentés, sans gras ,mais pas allègres du tout. Les organisateurs les avaient choisis pour leur physique. Ils étaient venus cinq fois dans la Crau p