Pau envoyé spécial
Depuis l'avènement de Lance Armstrong, les coureurs français disparaissaient d'habitude en montagne comme la buée sur le miroir. Mais hier c'était le vieux pays qui, les jours de Tour de France, se coiffe de son grand mouchoir à carreaux à l'odeur de tabac à priser, qui a montré qu'il n'était pas complètement foutu. Cyril Dessel (AG2R) a endossé le maillot jaune entre Cambo-les-Bains et Pau (190 km) à l'issue d'une étape extra dans les Pyrénées-Atlantiques belles comme un coeur. Honchar (T-Mobile), comme attendu, s'est fait décrocher dans les cols mais a fini dans le premier peloton, à 7' 23'' du vainqueur de l'étape, Juan Miguel Mercado (Agritubel). Dessel, deuxième de l'étape, c'est le petit chose, l'équipier modèle, le sans-grade du Forez, qui grimpe comme la biquette de monsieur Seguin : «Je sentais que le peloton était nerveux au départ... On avait consigne d'attaquer avec Mikel Astarloza. J'ai appliqué la consigne en faisant le maximun. Mercado méritait la victoire, un petit quelque chose pour avoir été jusqu'au bout.»
«Mon leader». Dessel a promis de rester à sa place : «Je vais me battre pour garder le maillot jaune, mais mon objectif c'est d'amener mon leader [Moreau, ndlr] le plus haut possible», a-t-il déclaré. L'équipe de Vincent Lavenu, dont c'est la deuxième victoire d'étape, avait perdu pour de bon Mancebo, compromis dans l'affaire du trafic sanguin en Espagne. AG2R fait preuve d'un style ferme.
Le leader espagnol de l'équi