Pau envoyé spécial
La course par élimination des cadors de la route ne répond toujours pas à la question qui fait pédaler les rescapés, et grimper les spectateurs sur la terre des ours avec leur glacière. Qui va gagner le Tour ? Eh bien, tapi dans le doux édredon du peloton pendant onze jours, un vététiste australien du nom de Cadel Evans, 25 ans, onzième au général, vainqueur remarqué l'an dernier d'une étape pyrénéenne, pourrait y penser. «Je les préfère aux Alpes, les routes y sont plus dures.» Plus accidentées, il faut y être «explosif». Son histoire est encore une illustration de l'hégémonie économique de la route sur les autres disciplines, mais aussi de l'ouverture sur un monde alternatif. Celui du VTT, remis à la mode par Lance Armstrong, professant que le moulinage rapide dans les ascensions était plus efficace que celui de la vieille école Indurain qui consistait à broyer lourdement d'énormes développements.
«Bonne maison». Culturellement, il se passe donc quelque chose sur le Tour. Après Robbie McEwen, ancien spécialiste du BMX, voici donc Evans, ancien champion du monde de VTT passé pro en Europe en 2001, qui, lui aussi, a changé de vélo. Pour autant, on ne peut pas parler de filière de recrutement. Simplement, peut-être, un vététiste jeune (sept ans de carrière déjà en Moutain bike) avec des résultats, qui, potentiellement, est un routier mûr. «C'est un sport beaucoup plus individualiste, mais le milieu est plus convivial. Simplement, il était te