Le Who's Who de la corrida au XXe siècle compte 698 pages et pèse 1,280 kg. Soit 1 280 grammes pour, comme le précise le titre, 162 figuras surnommées par l'auteur à l'instar des Compagnons du devoir. Les pointilleux trouveront le mot figuras abusif : Mike Litri «pure persévérance», Jumillano «vite fait bien fait», Alfredo Leal «Don Juan du toreo», Pablo Lozano «la muleta de Castille», Andrés Hernando «la ténacité», Ramon Tirado «le requin de Sinaloa», Antonio José Galán «le courage extravagant», Cocherito de Bilbao «l'orgueil des arènes du Bocho», par exemple, peuvent-ils être considérés comme des figuras ? On peut en discuter. Comme du sous-titre : «Biographie et analyse des 162 maestros qui forgèrent la tauromachie». Si le mot forger peut s'appliquer opportunément à certains toreros, on pense à Belmonte, Ojeda, El Cordobés, Damaso González, José Tomás, puissants ferrailleurs de formes, dont la tauromachie produisait effectivement des étincelles, le mot de forgeron et l'imagerie «haut-fourneau» qu'il convoque semble mal s'accorder à la finesse fragile de certains autres. Rafael de Paula, Fernando Domínguez, l'oncle de Roberto, Manolo Gonzalez, Gitanillo de Triana, Mario Cabré, par exemple, ont plus donné dans le filigrane que dans le laminoir. On les voit mieux en batteur d'or ou en bijoutier. Cela dit et quoique sidérants, on a du mal à imaginer Belmonte, Ojeda, El Cordobés en «sidérurgistes» mêm
Critique
L'encyclopédie des lumières
Article réservé aux abonnés
par Jacques DURAND
publié le 13 juillet 2006 à 21h57
Dans la même rubrique