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Libération

«La magie gâchée par les barrières»

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Trois photographes, habitués du Tour, décrivent leur travail auprès des coureurs :
publié le 22 juillet 2006 à 22h03

Mâcon envoyé spécial

Sans photographie, pas de Tour de France, pas de cyclisme. En figeant décors et efforts, les photographes tentent de restituer la pureté d'un sport qui en a bien besoin. Ce qui fait des reporters d'images des hommes très proches de leur sujet, parfois trop.

Tim De Waele (Belgique)

Indépendant, 12 Tours de France

«Le vélo est le seul sport où tu travailles de l'intérieur. On n'est pas à côté, on est avec les cyclistes, comme eux, au milieu d'eux, en moto. On en voit plus que leurs directeurs sportifs. Nous subissons leur rythme et les mêmes conditions de course, météo, tracé, horaires... Certes, je pense à mon boulot, mais je partage leurs conditions. A l'arrivée à Morzine, Landis a la tête dans son guidon, il veut la paix et se trouve entouré immédiatement de 50 caméras. Je suis bien placé et je restitue cette ambiance étouffante.

«C'est aussi une histoire de décor. La Case déserte [dans l'Isoard, ndlr], on fait toujours la même image depuis plus de cinquante ans. Les rochers, la route, rien n'a bougé, sauf que la photo est passée à la couleur, qu'il y a de nouveaux objectifs. Il y a cinquante ans, on y voyait passer un coureur avec ses pneus autour du cou. Aujourd'hui, c'est le même avec son maillot multicolore, son casque.

«Je suis logé avec l'équipe Quick Step. Cela a créé une intimité que je ne veux pas trahir par respect. Un autre que moi ferait du forcing pour avoir la photo que je décide de ne pas prendre.»

Alessandro Trovati (Italie)

Associated Pr