Eric Boyer et Marc Madiot, directeurs sportifs de Cofidis et de la Française des jeux, dont les coureurs ont eu des résultats mitigés, tirent leur bilan de cette folle édition du Tour de France.
Que penser du scénario de ce Tour ?
Eric Boyer. Il n'y en avait pas. Les comédiens sont montés sur scène et on leur a dit : «Improvisez, on verra...» J'espère que les talents qui se sont exprimés n'ont pas triché. Avant, une équipe dominait et la course avait lieu derrière, donc les échappées allaient au bout. Là, ces stratégies calquées sur le passé ne fonctionnaient pas. On a joué la même pièce pendant sept ans. Là les comédiens étaient paumés et ceux qui s'improvisaient metteurs en scène n'étaient pas forcément à la hauteur.
Marc Madiot. Le scénario était sympathique. On a viré des gens qui trichaient sans trembler. Après on a eu un Tour déboussolé. On retrouve ce qu'aurait toujours dû être le vélo. J'espère que c'est l'amorce d'une nouvelle ère.
Quels moments forts avez-vous partagé avec vos coureurs ?
E.B. Un mois avant le départ, je les ai tous réunis pour leur donner ma sélection. A Jimmy Casper j'ai dit : «Putain, Jimmy merde, t'es un super bon sprinter, ça fait des années que tu ne gagnes pas. Tu as peur ? Arrête, vas-y ! Je ne dis pas tous les jours, à la Boonen, Freire ou McEwen, mais tu vas les planter une fois, je ne te demande pas le maillot vert.» Et il a gagné une étape. Je retiendrais ça. On ne leur avait jamais fixé des objectifs un mois avant. On aurait pu en gag