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Libération

El Juli à l'épreuve des Miuras

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Pour se relancer, le torero a affronté pour la première fois le mythique élevage à Valencia.
publié le 27 juillet 2006 à 22h05

Valencia envoyé spécial

Constantino Navalon, faux blond rescapé des sixties taurines, est un drôle de zigue. Il manifestait cette semaine devant les arènes de Valencia, à l'occasion de la feria de juillet. Constantino Navalon «la Sombra d'El Cordobés» (l'ombre d'El Cordobés) se prétend novillero. Il a 60 ans, une chemise nouée sur son ventre pour qu'on voie sa grosse cicatrice, et une ambition : triompher dans les arènes de Valencia. Il explique que, pour atteindre ce but, il ne boit plus depuis deux ans et menace de vider la bouteille de Ballantines qui est au pied de sa cape si on ne lui donne de contrat. Les passants hochent la tête et lui font la causette. C'est pas tous les jours qu'on peut discuter le bout de gras avec l'ombre peroxydée d'El Cordobés.

On peut considérer qu'arrêter de boire pour toréer ou vider par dépit une bouteille de Ballatines est ce que les taurins nomment «faire un geste». Ici, en tauromachie, comme dans la Chanson de Roland, il faut, derrière le mot geste, entendre exploit et épopée subséquente. Jeudi dernier à Valencia, El Juli a fait un «geste». Il s'est sifflé un litre de Marie Brizard ? Non. Il a, avec Uceda Leal et Dávila-Miura, combattu des Miuras, toros qu'il n'a jamais croisés de sa carrière.

Front du refus. Autour de ce rendez-vous, son service promotionnel a joué de l'olifant : El Juli face à deux Miuras serait tout bonnement le sommet de la saison. Le «geste» a ses ressorts. Cette année, il semblerait que le mot d'ordre du systèm