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Libération

La testostérone, de mâle en pis

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Dopage. Les affaires Landis et Gatlin montrent qu’elle reste le produit de base des tricheurs.
publié le 2 août 2006 à 22h50

En ces temps de fortes chaleurs, une épidémie de testostérone lamine la crème des athlètes de la planète. A deux jours d’intervalles, Floyd Landis et Justin Gatlin ont été terrassés lors d’un contrôle. A la testostérone, cette hormone sexuelle mâle sécrétée par les testicules qui sert d’engrais musculaire. Produit désuet ? Le vainqueur du Tour de France et le champion olympique du 100 mètres apportent la preuve contraire. Le dopage génétique n’est pas loin, mais «avec les corticoïdes, la testostérone et ses dérivés restent des produits irremplaçables dans l’attirail des dopés», note Gérard Dine, médecin à l’Institut biotechnologique de Troyes. Un peu l’alpha et l’oméga du dopage. «La testostérone permet l’accroissement de la masse, de la force et de la puissance musculaires, résume l’expert. Les corticoïdes permettent de repousser les limites de la fatigue et d’atténuer la douleur physique.» Landis, sous corticoïdes via une justification thérapeutique pour une hanche en charpie, avait les deux molécules...

Dans les années 70-80, les seringues de «testo» valsaient comme des grains de riz un jour de mariage. Jusqu'au réveil du Comité international olympique, en 1984, où la testostérone a rejoint la liste des produits interdits. Problème : le corps en secrète naturellement. Pour en mesurer l'apport extérieur, les tests ont longtemps mesuré les concentrations testostérone/épitestostérone (T/E). Pendant vingt ans, de 1984 à 2004, des rapports T/E jusqu'à 6 éta