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Libération

Manaudou sur grandes ondes

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publié le 3 août 2006 à 22h50

Vingt-quatre heures avant la finale du 800 m d'hier, que devait disputer Laure Manaudou, l'entraîneur de la nageuse avait déclaré : «Si elle nage comme un plomb, on fait nos bagages.» Philippe Lucas n'en a rien fait. Mais ce gars-là mène une vie d'enfer.

Endormir. Manaudou, comme prévu, s'est promenée sur son 800 m. Championne d'Europe en 8'19''29, elle a terminé une trentaine de mètres devant la Britannique Rebecca Adlington, deuxième, ce qui vaut huit secondes sur la distance à ce niveau. A quoi Manaudou a-t-elle bien pu penser pendant sa course ? Certes pas à Adlington, qui n'est pas de son monde. Ni à la Roumaine Camelia Potec, dont les ruses de Sioux (elle donne l'impression de ne pas mettre d'intensité, pour endormir son monde) ne l'auront pas portée au-delà de la mi-course. En fait, on sait ce que la Melunaise avait en tête, quoi qu'elle en dise : 8'16''22, le record du monde détenu depuis dix-sept ans par l'Américaine Janet Evans.

En mai, dans les eaux de la piscine Gilbert-Bozon à Tours, Manaudou avait déjà raflé le record mythique de la Californienne sur 400 m en plaçant la barre à 4'03''03. Hier, elle s'est tenue dans l'allure jusqu'aux 600 mètres, avant de perdre, centimètre par centimètre, le tempo nécessaire à l'accomplissement de l'exploit majuscule. Comme elle n'a jamais craqué, elle n'a pas tout perdu : c'est le record d'Europe de la Wundermadchen est-allemande Anke Möhring, ces 8'19''29 qui tenaient depuis une petite vingtaine d'années, qui s'es