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Libération

Laure gagne sur elle-même

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publié le 7 août 2006 à 22h52

Que dire d'elle ? C'est qu'«il faudrait inventer des mots», dit Claude Fauquet, directeur technique national. A 19 ans, Laure Manaudou a déjà épuisé les clichés vaseux (de sirène à pédalo) et les jeux de mots foireux (de l'or Manaudou à Laure en barre). Reste quoi ? A s'en tenir à son bilan. Avec quatre breloques individuelles du plus beau métal récoltées sur l'île Marguerite, à Budapest, l'edelweiss de la natation made inFrance ­ 1,80 m, 63 kilos ­ se hisse à des sommets jamais atteints lors d'un championnat d'Europe. Elle rejoint l'Est-Allemande Geweniger (1981) et la Hongroise Egerszegi (1993). Cela situe la performance. En huit courses, Manaudou truste sept médailles, quatre d'or (800 mètres libre, 200 mètres quatre nages, 100 mètres dos et 400 mètres libre) et trois de bronze (200 mètres libre, 4 x 200 mètres libre et 4 x 100 mètres quatre nages). Lui manque juste la mise à l'eau sur 400 mètres quatre nages.

Manaudou et le club France (15 médailles en tout en natation, record de Madrid 2003 égalé, meilleur total européen) nagent dans la félicité. Mais Manaudou est ailleurs. La fille de la piscine de Melun aux 34 titres nationaux en individuel renvoie à d'étonnants horizons. Comme l'écrivent les éditorialistes en mal de rêve : «Enfin, Manaudou vint, et avec elle une radieuse éclaircie dans ce ciel envahi par les nuages.» Manaudou se disait «un peu fatiguée». On le serait à moins quand on enfile jusqu'à 17 kilomètres par jour à l'entraîne