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Libération

Obikwelu, le cas d'or

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publié le 9 août 2006 à 22h54

Göteborg envoyé spécial

Le grand homme du sprint européen, c'est lui. Francis Obikwelu, Portugais d'origine nigériane, s'est sorti sur sa classe pure (9"99) d'une finale piégeuse qui a vu trébucher les autres favoris. Sur une piste encore humide du crachin de l'après-midi, le Français Ronald Pognon (10" 16, 4e) et le revenant britannique Dwain Chambers (10" 24, 7e) ont été éjectés du podium pour n'avoir pu, comme Obikwelu, effacer le déficit d'un départ raté. L'argent revient à Andrey Yepishin. Auteur d'une mise à feu canon, le Russe, assez inconnu à ce niveau, s'offre pour 1 centième (10" 10) la peau d'un antique record de Russie, datant de 1987. Même histoire pour le bronze, où un autre outsider, le Slovène Matic Osovnikar, décroche la double timbale : la médaille et le record national (10" 14).

Si les lieutenants sont des outsiders, le roi était attendu. Obikwelu en or, c'est logique. Obikwelu, c'est une belle histoire d'adoption comme on sait bien les raconter en France quand il s'agit de nos athlètes : arrivé au Portugal à 16 ans, il s'est cogné des mois de travail comme ouvrier sur des chantiers pour (sur)vivre. Citoyen portugais depuis 2001, il est devenu le cador du sprint européen et un prolifique pourvoyeur de médailles pour un pays dénué de tradition en sprint. En 2004, lors des Jeux olympiques d'Athènes, Obikwelu s'était déjà emparé du record d'Europe de la distance reine en 9" 86, terminant deuxième derrière Justin Gatlin. Cette année, il était déjà en tête sur la