Göteborg envoyé spécial
Quatre derniers tours de piste comme un trompe l'oeil. Le relais 4x400 français a clos les championnats d'Europe par une médaille d'or attendue. Lancé en deuxième position par un Naman Keita qui n'avait que 350 mètres dans les jambes, Marc Raquil, dans la position du dernier relayeur, a attendu son heure c'est-à-dire la sortie du virage opposé pour fondre sur le Polonais impuissant et décrocher le pompon. Puis, sous le crachin, Djhone, M'Barke, Keita et Raquil ont déployé un grand drapeau bleu-blanc-rouge pour un tour d'honneur. Mais, si les couleurs sont les bonnes, la nation reine de ces championnats d'Europe n'est pas la France. Mettez le drapeau hexagonal dans un shaker, secouez, et vous obtiendrez le drapeau russe. C'est lui qui a flotté le plus souvent dans le ciel de Göteborg (34 médailles, dont 12 d'or). Chez les femmes la domination est inouïe : 28 médailles, 11 titres. Cette délégation a réussi à placer au moins une athlète sur le podium dans 18 des 23 épreuves disputées... Les athlètes russes avaient pour consigne impérative de ne pas s'exprimer avant d'avoir rapporté l'or à l'hôtel. Interrogée sur l'ampleur du triomphe, la perchiste Yelena Isinbayeva rigolait, samedi : «Le coach prend cela très au sérieux. On est là pour gagner, et, si on ne gagne pas, on se fait tuer», disait-elle hilare... après avoir gagné.
En France aussi, le bilan féminin est historique : avec un redoutable zéro pointé qui traduit un mélange subtil de guigne,