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Libération

L'été de grâce de Juan Bautista

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De retour après une parenthèse dans sa carrière, le torero d'Arles accumule les succès.
publié le 24 août 2006 à 23h02

Une et une oreilles à Vitoria le 9 août. Une oreille le 12 à Béziers, deux oreilles et la queue symboliques et un toro gracié le lendemain à Fréjus. Quatre oreilles le 14 aux Saintes-Maries-de-la-Mer et le 15 à Dax, sous l'orage et les éclairs, un énorme coup de poing sur la table : quatre oreilles. «Le tonnerre de Dieu», titrera le journal Sud Ouest.

Avant sa corrida à Dax, pendant la sieste, il a fait un cauchemar. Un toro cherchait à l'attraper. Il s'est réveillé juste avant le coup de corne. Le jargon taurin appelle ce suivi une racha. Bonne ou mauvaise. Au sens propre, la racha est une rafale. Au sens figuré, une période, brève, de bonheurs ou de malheurs, de succès ou de déconfitures, de voile qui gonfle ou de pot au noir. Pour Juan Bautista, la racha est bonne et plus copieuse qu'un gros courant d'air. Si le vent a de la mémoire, il se souviendra qu'a Nîmes le 3 juin il était sorti par la grande porte avec 3 oreilles, et qu'en septembre dernier il avait déjà levé la main et claqué du doigt chez lui, à Arles, dans les arènes décorées par Christian Lacroix : 2 oreilles.

Enquêtes de satisfaction. Donc, un bon vent s'est installé, et Juan Bautista est revenu dans cette course où Sébastien Castella caracole en tête (lire encadré). Lui avait laissé tomber en 2003. Les toros, depuis son enfance, lui avaient trop bouffé la tête. Il était allé voir s'il y avait une vie derrière. Il y en avait une. Il y a même travaillé : à Paris, dans la boîte