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Libération

Les gentlemen sortent le gilet pare-balles

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publié le 24 août 2006 à 23h02

Londres correspondance

Le monde du cricket est en émoi. Dimanche, pour la première fois en cent trente ans, un match a été interrompu sur forfait, imposé par l'arbitre, de l'équipe pakistanaise, ainsi vaincue par l'Angleterre et accusée de tricheries. Un incident qui provoque une controverse aux implications sportives, financières et diplomatiques au Pakistan, mais aussi en Angleterre, où le cricket (né dans le sud du pays au XIIIe siècle) est considéré comme le sport national et le symbole de l'identité culturelle.

Pénalités. Tout a commencé à 14 h 30, au stade de l'Oval, à Londres, quand l'arbitre australien Darrell Hair a demandé à inspecter la balle et accusé le Pakistan de l'avoir «faussée». Selon les règles du jeu, «il est illégal de frotter la balle contre le sol, de modifier ses coutures et sa surface, et de façon générale d'en altérer sa condition». Toute entrave à cette règle, fixée en 1744 et qui vise à s'assurer que la trajectoire de la balle ne soit pas modifiée, est assimilée à de la tricherie, une accusation grave pour les tenants du «sport des gentlemen». En guise de pénalité, Hair a accordé 5 points («runs») à l'Angleterre, au grand dam des Pakistanais, choqués. Après que le jeu a été interrompu pendant deux heures pour cause de mauvais temps, les Pakistanais ont refusé de rejoindre le terrain en guise de protestation. Mais, quand ils sont finalement réapparus sur le terrain à 17 h 23, ce sont cette fois-ci les arbitres (Darrell Hair et s