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Libération

Mathieu Blin, du talent jusque dans les talons

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publié le 23 septembre 2006 à 23h24

Même sa voiture est collective. Un monospace gris pour famille Ricoré. Mathieu Blin est talonneur au Stade Français Paris, et capitaine de l'équipe qui affronte ce week-end Bourgoin. C'est un original dans le milieu, et pas seulement pour sa coiffure, carré long et quelques mèches remontées en chignon au sommet du crâne. Cet homme est un engagé. Sur le terrain herbeux, dans la mêlée, et sur le terrain civil où il «essaie d'être un bon homme et de ressembler aux autres».

Incontestable titulaire et plusieurs fois capitaine en 2005, Mathieu Blin a connu l'an dernier, une période scooter, voire troisième roue de bicyclette. L'éclosion de Benjamin Kayser et l'arrivée de Dimitri Swarzewski lui ont valu d'enfiler le pantalon de costume plus souvent que le short. «La concurrence s'est passée difficilement, reconnaît-il, j'avais un retard évident sur le plan physique» et face à des joueurs affûtés, Blin s'est vite retrouvé troisième choix. «C'est compliqué de ne plus être dans la dynamique de la machine, les sensations disparaissent. On ne s'entraîne plus aussi fort qu'avant car on se dit que ça ne sert pas à grand-chose.» Mathieu Blin subit ses non sélections et se «démobilise».

«Politicien». En janvier, il revient sur le terrain avec de nouvelles ambitions, «il m'a fallu plusieurs semaines pour comprendre, pour arrêter de faire la tortue.» Résultat, après avoir regardé les phases de qualification pour la coupe d'Europe de son équipe (le Stad