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Libération

Lille squatte Bollaert et les Sang et Or voient rouge

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publié le 26 septembre 2006 à 23h26

C'est un scandale. Un genre de sacrilège. Une avanie : ce soir, à 20 h 45, le Losc lillois jouera contre le Milan AC au Stade Bollaert. Lille squatte Lens, le stade ennemi. «Ah la la la laaaaaa», comme ils disent à la radio. Le Losc est sans stade fixe depuis quelques lustres. Grimonprez-Jooris n'est pas aux normes européennes, et, pour des raisons politico-administratives, la construction du futur stade va traîner jusque vers 2009, au mieux. Alors, d'ici là, quand Lille joue à domicile en Ligue des champions, c'est ailleurs qu'à domicile. La dernière fois, c'était le Stade de France. Seulement, c'est complet ce soir, pris par Robert Hossein qui joue Ben-Hur. Et voilà Lille, «la bourgeoise» du 59 (Nord), comme on dit à Lens, contrainte de se rabattre sur sa vieille rivale prolo du 62 (Pas-de-Calais). Bref, les aristos lillois vont fouler les tribunes de la cathédrale Bollaert, alors, à Lens, on n'en dort plus. Et on bombe le torse.

Message méprisant. En août, à l'annonce de la nouvelle, des clubs de supporteurs «ultras» lensois ont lancé un appel à manifester. Quelque 300 personnes ont suivi. Banderoles : «Non au Losc à Bollaert.» On allait «salir» Bollaert. Jim, technicien dans une usine agroalimentaire et supporteur au sein du Rijsel Spirit lillois : «Ça nous évite de faire douze heures de route dans la soirée et de rentrer chez nous à 2 h du matin. On va oublier que c'est le stade de nos ennemis.» Ennemi juré ?

«S'il y a un matc