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Libération

Les «hommes en noir» de but en blanc

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publié le 7 octobre 2006 à 23h36

Ce week-end auront lieu, sur 300 sites en France (à Clairefontaine pour Paris), les journées de l'arbitrage. Journées d'éducation et de formation des amateurs de sport qui n'en aiment pas toujours les règles, mais aussi de détection des futurs «hommes en noir». Trois d'entre eux, Joël Jutge, Yohann Jeanneau et Bertrand Layec, expliquent pourquoi ils sont devenus arbitres et pourquoi ils sont accros au coup de sifflet.

Joël Jutge

Arbitre international de rugby

«Les téléspectateurs ne nous loupent pas»

«Etre arbitre n'était pas du tout une vocation. Au contraire, quand je jouais au rugby, je contestais systématiquement les décisions, j'étais pénible. Que les gens rechignent à devenir arbitre ne m'étonne pas beaucoup. Nous avons une image encore trop rigide et autoritaire. Il faut avoir des convictions et une motivation personnelles très fortes pour endosser le rôle. Les ralentis passés cinq à six fois et les zooms de la télé font que les téléspectateurs ont un sentiment de puissance incroyable et ne comprennent pas comment on peut se louper. Du coup, eux ne nous loupent pas. Moi aussi il m'arrive de m'emporter quand je regarde un match de foot, mais la raison revient. Quand on débute, les accusations d'arbitrage à deux vitesses font mal, mais, avec l'expérience, on a les épaules assez larges pour assumer. Etre arbitre m'a permis de grandir en tant qu'homme. Avec mon passé contestataire, j'essaie d'être juste et d'instaurer un dialogue de proximité. C'est une chance que nous avons