«Ruck, ruck, arrêtez de jouer», intime l'arbitre, et les joueurs se démêlent. Un ordre tonné et, derrière, la réaction attendue. Il leur a déjà refusé deux essais, pour pied mis en touche. De quoi jurer contre le ciel et l'adulte au sifflet. Ils ont 11 ans, débordent de vie et d'énergie turbulentes mais quand cet adulte parle, ils obéissent. «Il faut respecter les règles, l'arbitre et se faire respecter», affirme Victor, rugbyman en benjamins à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). L'équipe de foot du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) a perdu son premier match, 0-2. «C'est pas la faute de l'arbitrage, explique Haïssan, on n'était pas au niveau.»
«Bêtement». Journées de l'arbitrage, cinquième édition, sur les terrains de Clairefontaine, dans la résidence du Onze français, des jeunes gamins courent après des ballons, ronds, ovales, gros ou petits, et apprennent à respecter les règles, dont la première est d'écouter l'arbitre. D'autres s'essaient au sifflet, pour découvrir ce qu'est de revêtir l'uniforme noir. «L'arbitre me permet de jouer. Sans lui, il n'y aurait pas de sport», explique Ryad, petit footballeur de 13 ans, cheveux bruns à crête blonde, en excellence à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). Pas de doute, ils ont tous bien intégré le gimmick «on n'a pas le même maillot mais on a la même passion», qui se traduit sur le terrain. «Il ne faut pas lui dire de gros mots, être violent et raciste», explique Wudnel. «Sinon on se mange