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Libération

La crise de foi des Canaris

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publié le 14 octobre 2006 à 23h41

Nantes envoyé spécial

Il pleut sur la Jonelière, centre de formation et d'entraînement des joueurs du FC Nantes-Atlantique. On dit «la Jonelière» comme on dirait «le Vélodrome» à Marseille. Nommer un club par son camp d'entraînement et non par son stade est un particularisme. L'idée que l'identité d'un club soit tout entière contenue dans l'entretien quasi mécanique d'une conviction de jeu de mouvement peut paraître d'un romantisme suranné. Voici un premier paradoxe de la gestion du club : les joueurs formés à la «mobilité» sont aujourd'hui soit vendus pour les meilleurs en espérant qu'ils se dépatouillent dans un autre contexte, soit perturbés par un recrutement censé pallier leurs départs. De fait, ça coince sur le terrain, ça grince en coulisse.

Pour les techniciens et certains joueurs issus de la Jonelière, les six recrues du président Rudy Roussillon (un émissaire de Dassault qui a récupéré le FC Nantes sans le désirer en rachetant la Socpresse, principal actionnaire après le titre de 2001) sont peut-être des bons footballeurs, mais ils font encore vinaigre dans l'huile locale. «Il faut trouver l'ossature de l'équipe. On a essayé mais ça n'a pas marché.» George Eo déroule le credo : «Plus il y a de joueurs formés au club, mieux ça vaut pour nous. Ça commence à dix ans. Il faut se trouver un copain, former un duo, apprendre à ne pas courir comme des cons. Puis trouver un troisième joueur pour enchaîner...» Cela ne se fait pas en quelques matchs. Pour autant,