Quand elle s'est rendue à l'entraînement pour la première fois, Marianne Orlianges, 28 ans, trois quart aile de l'équipe de rugby de Nanterre, a suivi le chemin qu'on lui avait indiqué, RER A jusqu'à la Défense. Elle a vu les tours, mais à part l'Arche, pas de poteaux. «C'était une vraie découverte pour moi qui vient de Corrèze.» Le périphérique d'Ile-de-France à droite. La ligne de chemin de fer avec ses trains corail en face. Des bobines électriques enfermées dans des cages sur la gauche. Et des avions volant bas dans le ciel. Le terrain des «Sept deniers» à Toulouse a son périphérique, les stades des bords de Seine de l'Entente sportive de Nanterre Rugby Féminin (ESNRF) n'ont rien à lui envier niveau urbanité du décor. C'est coincée entre deux terrains de foot, qu'évolue la version dames du Stade Français Paris, la seule équipe de rugby féminine de la région parisienne évoluant dans le Top 7, équivalent du Top 14 masculin.
«Tous milieux». Les filles sont arrivées à Nanterre en 2003 après la fermeture soudaine de la section sportive de Puteaux (Hauts-de-Seine). Sans terrain fixe, les naufragées, alors championnes de France de deuxième division, ont été recueillies par la ville de Nanterre. «On préférait arrêter plutôt que de ne pas repartir toutes ensemble», explique Isabelle Prudent, capitaine et pilier, alias Mi-choc. L'avarie a soudé l'équipe façon ligne d'avants et a fait endosser aux filles des responsabilités, dignes d'une demie de mêlée.
La photo de l'éq