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Libération

Quand l'élève vogue pour le maître japonais

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Shiraishi veut rendre hommage à son initiateur défunt.
publié le 21 octobre 2006 à 23h46

Cette histoire d'hommes et de mer est trop belle pour ne pas être vraie. C'est celle d'un élève du grand large et de son maître des flots disparu, «dont l'esprit flotte au-dessus de nous», dit le disciple. L'élève s'appelle Kojiro Shiraishi, 39 ans. Il prendra dimanche le départ de son deuxième tour du monde en solitaire à bord du puissant monocoque baptisé Spirit of Yukoh, ex-bateau de 18,24 m du tourdumondiste suisse Dominique Wavre, que le navigateur japonais a acheté pour 650 000 euros. Le maître des flots n'est plus. Il s'appelait Yukoh Tada. C'était un homme remarquable et un skipper confirmé. Lors du premier BOC Challenge en 1982-1983, Yukoh Tada s'était classé premier de sa catégorie et avait mis 207 jours pour accomplir le tour du monde à bord de son 50 pieds (15 m). Cet exploit fut salué dans les journaux japonais et par la communauté des gens de mer. Puis Tada reprit sa vie de chauffeur de taxi à Tokyo pour rembourser les dettes contractées. C'est là qu'intervient notre concurrent : Kojiro Shiraishi.

Taxi cap-hornier. Nous sommes alors au milieu des années 80. Kojiro est un jeune homme qui vient d'achever ses études de mécanique dans une école de la marine marchande. Avec son diplôme en poche, il se dit qu'il va pouvoir embarquer à bord d'une grosse unité de pêche, et une carrière de chef mécanicien pourrait bien couronner de bien brillantes études. Mais l'histoire de ce chauffeur de taxi cap-hornier l'a bouleversé quand il l'a lue dans la presse. Il