Samedi 22 avril à Séville. Sébastien Castella torée Encendido, toro de Zalduendo. Un aficionado dans le gradin : «Habemus torero.» De Séville le 22 avril, 2 oreilles, à Séville le 24 septembre, 1 oreille qui aurait pu être 2 en tuant mieux, Castella a réuni tout ce que la critique taurine compte de grandes plumes dans un mot que tous ont eu à la bouche : imparable. Irréfutable, imparable, irrésistible. On pourrait ajouter : implacable.
Il y a quelques années, à Séville, un type faisait la manche en débitant mécaniquement le nom de toutes les villes espagnoles. Barcelone, Séville, Valencia, Badajoz, Vitoria, Soria, Jaén, Albacete, Alicante, etc. La litanie des triomphes de Castella en 2006 a la même envergure : Alicante, Badajoz, Algeciras, Arles, Séville, Madrid, Bilbao, Soria, Burgos, Ségovie, Nîmes, Puerto de Santa María, Ciudad Real, Albacete, Saint-Sébastien, Motril, Pampelune, Dax, Valladolid, Bayonne, Antequera, etc. On en oublie sûrement. Il serait plus avantageux de psalmodier les villes où il n'a pas triomphé. Elles sont, grosso modo, celles où, d'ailleurs, il n'a pas toréé. César Jiménez, son rival générationnel désigné et auteur d'un grand début de temporada avec deux sorties a hombros à Madrid, a lui-même reconnu que le rythme de Castella était difficile à soutenir, et que, plus que lui, il était capable «d'oublier son corps, même face à un toro dangereux ou impossible à dominer».
Ambition. A force d'être «imparable», le torero de Béziers, qui