Dimanche à 13h02 pétantes à Saint-Malo, pile-poil dans la foulée de l’ouverture du journal télévisé, un coup de canon libérera 74 solitaires qui mettront le cap sur Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) pour la huitième édition de la Route du Rhum. Un sprint de moins de deux semaines pour les skippers des multicoques de 60 pieds (18,28 mètres), les F1 de la mer. D’un mois ou plus pour les autres, amateurs passionnés ou galériens transatlantiques.
Soixante-quatorze, c’est un chiffre record de participants à la Route du Rhum. Combien seront-ils à l’arrivée? Car l’on se souvient que la dernière édition, en 2002, avait été particulièrement casse-bateaux, dès le premier week-end avec des conditions climatiques dantesques dans la Manche puis le golfe de Gascogne. La moitié des 58 engagés avait rallié Pointe-à-Pitre. Le ratio arrivés/partants avait encore été plus cruel pour les grands multicoques: trois sur dix-huit. De quoi lancer une polémique sur la fiabilité de ces bateaux, voire la santé mentale de ceux qui s’attaquent en solo à l’Atlantique à leur bord. Pour ajouter à la confusion, le vainqueur ne fut pas le premier arrivé. En l’occurrence la première arrivée. Ellen MacArthur, sur son monocoque Kingfisher, toucha terre la première à Pointe-à-Pitre. Quelques heures avant Michel Desjoyeaux sur son trimaran Géant. Mais parti 24 heures plus tard, c’est lui le vainqueur.
Pour régler ce problème de lisibilité, les organisateurs ont innové cette année. Plus de départ décalé pour les grands mul