Saint-Malo envoyé spécial
Tous les quatre ans, la cité corsaire accueille le plus magnifique bazar de la course au large. C'est l'occasion de flâner dans ce fascinant musée architectural. Jamais, depuis sa création en 1978 par Michel Etevenon, publicitaire visionnaire, le plateau de la Route du rhum-la Banque postale puisque c'est son nom n'avait été aussi riche.
Soixante-quatorze bateaux prendront le départ de cette 8e édition, à 13 heures, dimanche, pour rallier la Guadeloupe. Huit classes de bateaux et autant de vainqueurs. Il y a une notion de pompe maritime au pied des remparts surtout quand les regards se dirigent vers ces cathédrales gothiques de la course au large que sont les multicoques (23, dont 12 de 60 pieds, soit 18,28 m). Précieux comme des vitraux byzantins et fragiles comme de la porcelaine de Saxe ? «Faut pas se le cacher : il y avait cette météo épouvantable il y a quatre ans, mais aussi des erreurs avaient été commises par les coureurs et les architectes. Après cette casse, on a beaucoup travaillé sur la fiabilité et on devrait connaître moins de problèmes», explique Alain Gautier, le skipper de Foncia, qui a repris la barre de son trimaran après l'avoir abandonnée à Armel Le Cléac'h, ayant eu l'honnêteté de dire qu'il ne se voyait pas mener une telle machine en solo. Ces multicoques ont juste besoin d'un éternuement pour dépasser les 20 noeuds. Ce sont des engins qu'on ne peut confier qu'à des mains expertes : «Le Rhum en trimaran, dis