A Saint-Malo, l'esprit des corsaires est toujours bien vivant. Le 7 décembre 2005, en plein Salon nautique, une grande soirée Route du rhum réunit coureurs, sponsors et journalistes pour faire le point sur la plus prestigieuse transatlantique en solitaire. Philippe Sérénon, président de la course, ainsi que de Promovoile (structure propriétaire de la course), annonce la venue de plusieurs nouveaux partenaires, dont la Banque postale comme sponsor majeur pour les deux prochaines éditions. Il est censé incarner la course aux yeux de tous. L'ambiance est festive. Pourtant, dans la pénombre, les lames s'aiguisent. Dans la foulée de l'événement, Philippe Sérénon reçoit sa lettre de convocation pour la révocation de ses mandats. Il disparaît du paysage Route du rhum sans qu'aucune explication publique ne soit jamais donnée. Pour comprendre cette situation ubuesque, il faut remonter sept ans auparavant.
Capital éclaté. En 1998, Michel Etévenon, créateur de la Route du rhum, se sait atteint d'une grave maladie et décide de céder ses parts et la direction de la course. Créée en 1978 comme une opération de promotion des rhumeries de Guadeloupe, la course entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre possède un capital éclaté : 20 % à Etévenon, 20 % à monsieur Claverie (distillerie Darboussier) et 60 % répartis parmi d'autres rhumeries de Guadeloupe, parmi lesquelles le groupe Schneider est partie prenante. Au fil du temps, ce dernier a augmenté sa participation en acceptant d'éponger les dettes d