Pourquoi ont-ils été aussi vite ? Lionel Lemonchois devrait exploser le record de la Route du rhum, établi par Bourgnon en 12 jours et 8 heures, en 1998. Le gain de temps espéré est de 30 %, une progression stratosphérique. Trois raisons à ce pas de géant.
Une météo clémente. D'ordinaire, une Route du rhum se décompose en deux temps. D'abord, des dépressions d'ouest qui secouent le golfe de Gascogne et rudoient des multicoques qui n'aiment ni lutter contre les vents forts, ni escalader les vagues escarpées. Ensuite, après les Açores, les alizés chaleureux et porteurs. Cette fois, le Rhum est parti plus tôt et a bénéficié d'un bel été indien. Première nuit mollassonne, mais ensuite un flux d'est a emporté les trimarans comme sur les ailes d'un ange. Ces engins étaient cravachés aux alentours de 25 noeuds sur la route directe. Aux Açores, ils ont zappé les difficiles zones de transition. Les alizés étaient là et soufflaient fort et clair. D'où des trajectoires proches de l'orthodromie, la route la plus courte. Les Rhumiers se sont délectés de ces conditions idéales, qui ont peu de chance de se reproduire. Sauf réchauffement climatique intempestif...
Des bateaux impressionnants. L'édition 2002 avait décimé la flotte. Les ouragans avaient eu la peau de quinze des dix-huit engins. On se demandait si le multicoque n'avait pas fait son trou dans l'eau. Pourtant, depuis, skippers et architectes n'ont rogné qu'à la marge le potentiel des bateaux. Ils ont renforcé la structure des flot