Le procès Cofidis a débuté hier au tribunal de Nanterre dans une ambiance pesante. Trois coureurs parmi les dix prévenus (Libération d'hier) ne se sont pas présentés à l'audience. La présidente du tribunal est donc contrainte de faire parler les absents. Ghislaine Polge commence par lire les procès-verbaux d'audition des deux coureurs polonais Marek Rutkiewicz et Daniel Majewski que le soigneur de Cofidis, un Français d'origine polonaise, Boguslav Madejak, a fait venir de Pologne. Le soigneur, embauché par Cofidis fin 1996, est l'homme par qui l'affaire a éclaté. Il se déclare ancien coureur, plombier, puis soigneur dans les équipes Système U, Castorama et Cofidis. S'agissant du dossier, l'homme refuse obstinément de répondre à la présidente. «Sur les écoutes téléphoniques, vous usiez de codes pour parler des produits dopants qu'il s'agisse d'EPO ou d'hormones de croissance : "vitamines italiennes", "trucs" voire "chaussures".» Madejak : «Non, c'étaient des vraies chaussures de vélo.» La présidente : «Vous réceptionnez des livraisons de produits dopants de Pologne en parlant de saucisson et de fromage blanc...» Le soigneur : «Le fromage blanc est vraiment différent là-bas.» Ce sont les rares réponses obtenues en deux heures d'audience. Le soigneur s'est borné à répéter qu'il ne se souvenait de rien. La présidente ponctue chacun de ses silences par un «voilà» dans un long soupir. Le procureur s'énerve. «Je ne suis pas votre avocat
«Chaussures» et «fromage blanc»
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par Blandine HENNION
publié le 7 novembre 2006 à 23h59
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