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Libération

«Chaussures» et «fromage blanc»

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Le soigneur de l'équipe nie avoir fourni des produits illicites.
publié le 7 novembre 2006 à 23h59

Le procès Cofidis a débuté hier au tribunal de Nanterre dans une ambiance pesante. Trois coureurs parmi les dix prévenus (Libération d'hier) ne se sont pas présentés à l'audience. La présidente du tribunal est donc contrainte de faire parler les absents. Ghislaine Polge commence par lire les procès-verbaux d'audition des deux coureurs polonais Marek Rutkiewicz et Daniel Majewski que le soigneur de Cofidis, un Français d'origine polonaise, Boguslav Madejak, a fait venir de Pologne. Le soigneur, embauché par Cofidis fin 1996, est l'homme par qui l'affaire a éclaté. Il se déclare ancien coureur, plombier, puis soigneur dans les équipes Système U, Castorama et Cofidis. S'agissant du dossier, l'homme refuse obstinément de répondre à la présidente. «Sur les écoutes téléphoniques, vous usiez de codes pour parler des produits dopants qu'il s'agisse d'EPO ou d'hormones de croissance : "vitamines italiennes", "trucs" voire "chaussures".» Madejak : «Non, c'étaient des vraies chaussures de vélo.» La présidente : «Vous réceptionnez des livraisons de produits dopants de Pologne en parlant de saucisson et de fromage blanc...» Le soigneur : «Le fromage blanc est vraiment différent là-bas.» Ce sont les rares réponses obtenues en deux heures d'audience. Le soigneur s'est borné à répéter qu'il ne se souvenait de rien. La présidente ponctue chacun de ses silences par un «voilà» dans un long soupir. Le procureur s'énerve. «Je ne suis pas votre avocat