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Libération
Interview

«Je ne serais pas parti sans baptême du bateau»

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publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Que dit un solitaire de son voilier, que raconte un bateau de son skippeur ? Ils s'inventent un univers qui ne dure que quelques jours. Une histoire pour toujours ?

Tout beau, tout neuf. Avec son physique de deuxième ligne de rugby, Gildas Morvan invite à bord comme on imagine qu'il doit le faire chez lui. D'ailleurs, dit-il, qu'est-ce qu'un bateau de course, sinon un mini-appartement qui penche de 30 degrés sur le côté et qui est secoué en permanence ? Mouais. Un studio avec des mains courantes, alors. Le sien a été baptisé à Brest quinze jours avant le départ, son parrain est Sébastien Josse. «C'est un copain, et la marraine est une amie qui a donné un coup de main. Il fallait qu'il soit baptisé, je ne serais pas parti sans baptême, tout a été fait dans les règles, je pars serein.» Gildas est un excellent marin et l'on s'interroge sur le choix d'un si «petit» bateau pour un si grand gaillard. «Je ne m'en sens pas capable, en multi. Je ne trouve pas ça très sérieux, j'ai une femme et des enfants. Un 60 pieds, c'était un autre budget. La meilleure solution aurait été un vieux bateau, mais je n'y serais pas allé pour la gagne. La seule opportunité était de partir dans cette classe où se profile une belle bagarre, c'est ce que je voulais.»

Les 40 pieds ont un charme fou pour les amateurs, qui très vite se sentent capables de prendre la barre. Mais attention, quand même. «C'est vrai, ce sont des bateaux superhumains, ils ressemblent à ceux du public. Mais on est