Pointe-à-Pitre envoyé spécial
Le ciel est bleu, les sept skippeurs qui en ont fini dorment en suçant leur pouce, et les nouvelles sont bonnes. Hier, Roland Jourdain (Sill-et-Veolia), dit Bilou, en tête de la flotte des monocoques et fort bien positionné pour remporter l'édition 2006 dans sa classe, a avoué avoir cassé sa bôme «en croisant Jean-Pierre Dick», il y a une semaine, lors de son passage dans les Açores. Pour mémoire, dans le dernier Vendée Globe, ce même Dick (Virbac-Parec) avait cassé la sienne sur un empannage et réussit à réparer juste avant de franchir le cap Horn.
Sur une traversée de l'Atlantique, une telle casse sonne normalement le glas de toutes chances de victoire. Bilou se crache alors dans les mains, affale la grand-voile, démonte la pièce et continue de faire route sous «petit spi». S'en suit un atelier bricolage «d'une douzaine d'heures» sur une mer formée : «J'étais fou de rage, et puis c'est quand même pas le genre de pièce qu'on trouve chez le quincaillier du coin ! J'ai bricolé toute la nuit pour monter des attelles», raconte le génie bouclé de Quimper. Bilou fait glisser la bôme dans un tube et descend dans le cockpit qu'il entreprend de démonter. Tout est bon pour trouver des pièces de fortune. La bannette ? Elle y passe : «Il me fallait des tubes.» La table à cartes ? Pareil. «Il ne restait plus rien à l'intérieur comme après le passage des huissiers.» Bilou est la recherche d'un pot de rési