Pour d'aucuns, ce match reste le plus gros déni de justice de l'histoire du football. Mais c'est bien l'Allemagne qui a gagné la finale de la Coupe du monde 1954 et pas la Hongrie. Pas les «Magiques Magyars». Pas cette «équipe en or». Pas cette formidable machine à produire du jeu somptueux. Pas cette formation qui réinventa le foot au début des années 50 avant d'être désintégrée par l'histoire et la répression du soulèvement de Budapest, en 1956. Ferenc Puskas, dit «le major galopant», en était le maître à jouer et le buteur aux statistiques extravagantes (83 buts en… 84 matchs). Il est mort vendredi à Budapest à 79 ans des suites d'une pneumonie.
Au Real Madrid – celui des Di Stefano ou Kopa –, où il acheva sa carrière, il devint l'un des premiers footballeurs stars. Traqué par les journalistes. Exposé avec les vedettes de l'époque. Recruté pour tourner dans des films. Ce fut avant tout un immense joueur. Un buteur d'une efficacité diabolique qui n'avait pourtant pas le physique de l'emploi, petit (1,74 m) et doté d'un léger embonpoint. La légende veut que les joueurs anglais se soient moqués de lui à l'échauffement avant la rencontre Angleterre-Hongrie de 1953, affirmant: «Regarde, le petit gros. On va les bouffer.» Quatre-vingt-dix minutes plus tard, les Anglais sont essorés. Leur première défaite à Wembley face à une équipe non britannique est une mémorable raclée: 3-6. Aujourd'hui encore, on parle de match du siècle, au cours duquel P