«Les Blacks sont les meilleurs, mais ponctuellement on arrive à les baiser avec nos armes», déclara un jour le regretté Jacques Fouroux en évoquant l'affrontement furieux qui opposa l'équipe qu'il entraînait alors aux All Blacks à Nantes en 1986 (lire page 22), ainsi que le rapporte le plus français des journalistes néo-zélandais, Ian Borthwick, dans son ouvrage France-All Blacks, cent ans de rencontres (1). La question qui se pose aujourd'hui est donc simple : les Bleus possèdent-ils les armes suffisantes pour «baiser» les mastodontes venus du lointain «pays du gros orage noir» ? Au vu du match de samedi dernier à Gerland, il est permis d'en douter. Car, plus que la qualité (indéniable) de la performance des visiteurs, c'est la faillite des Bleus, battus 47 à 3, qu'il faudra surtout retenir de ce mâchon lyonnais. Des Bleus dépassés dans tous les secteurs du jeu et subitement impuissants à contrecarrer un adversaire déterminé à faire vivre le ballon et non pas à s'acharner à s'entasser bêtement selon une méthode, dite «de la taupinière», en vogue dans le Top 14.
A croire que ces Blacks-là ont autant emprunté à André Boniface qu'à Colin Meads. Car, contrairement à ce que l'on a pu croire à Lyon, les joueurs de Graham Henry ne sont pas des extraterrestres. Seulement, s'appuyant sur une nouvelle génération de joueurs exceptionnelle, ils proposent un rugby total pour le moins déstabilisant pour la plupart de leurs adversaires. Il est vrai que quand, champion